Passée relativement inaperçue dans le monde du FPV, cette minuscule caméra HD, pensée pour une utilisation axée vers les réseaux sociaux, ne pouvait initialement pas enregistrer plus de 30 secondes de vidéo. Trop peu pour notre usage.
Mais récemment, une mise à jour dédiée à l’utilisation sur un drone a permis d’atteindre la barre fatidique des 5 minutes.
Insta360 GO et le drone FPV
Avec cette nouvelle durée d’enregistrement, des pilotes FPV ont commencé à s’y intéresser de près (Ummagawd, Nurk FPV…). Et grâce à une livraison exceptionnellement rapide (expédiée de Chine par Banggood en une semaine !), nous avons eu un peu de temps pour commencer à jouer avec avant nos vacances.
Dans ce premier article, on commencera par faire le tour de ses possibilités et je partagerai mes premières impressions. Dans un second article, nous nous intéresserons de plus près aux usages dédiés au FPV.
Les illustrations du test en vol
Spécifications et packaging
Informations techniques
Voici les principales caractéristiques à retenir :
| Poids | 18.3 grammes |
| Dimensions | 49.4 x 21.4 x 14.85 mm |
| Connectivité | Bluetooth (BLE 4.0) |
| Connecteur | Micro-USB/Lightning |
| Capacité | 8 Go (interne, pas de SD), soit environ 22 minutes de vidéo |
| Stabilisation | FlowState, FPV |
| Modes vidéos | Standard, Timelapse, Hyperlapse, Slow Motion + Photos à intervalle |
| Résolution vidéo | 16/9, 9/16 et 1/1 en Full HD (1080p) @ 25 fps (30 fps pour les timelapses). |
La base et la charge
La caméra est accompagnée par un boitier permettant à la fois de la connecter à un ordinateur ou un smartphone, et de la charger (capacité de 2.5 charges complètes). Un bouton et une LED permettant d’indiquer l’état de la batterie. Il faudra compter 1h30 pour une charge complète de la base, en 5V 2A, et une vingtaine de minutes pour le chargement de la caméra.
Le câble Micro-USB fournit sert donc aussi bien pour la charge que pour la communication. Le connecteur Lightning et le câble Micro-USB vers USB-C sont dédiés au transfert de données.
Les accessoires
En plus de la base de chargement, on trouve également 4 accessoires magnétiques pour fixer la caméra. S’ils paraissent très basiques au premier abord, ils sont bien pensés et permettent de faire face à pratiquement toutes les situations.
- Le support orientable : compatible avec les vis standard de pieds d’appareils photos, il se fixe facilement sur tout support existant. Un socle est également fourni.
- Un simple patch magnétique permet de fixer la caméra aisément quand il n’est pas nécessaire de l’orienter.
- Support « clip », il se fixe facilement sur un bandeau, une sangle etc.
- Le support collier/pendentif : il se porte sous les vêtements et permet de fixer la caméra par dessus les vêtements, de manière efficace et discrète.
Les 2 patchs se fixent sur pratiquement n’importe quel support suffisamment plat grâce à une couche de fixation très efficace qui ressemble à de l’Ummagrip qu’on utilise sous nos LiPos. Quand ils sont sales, un passage sous l’eau leur donne une nouvelle jeunesse.
Ergonomie
Tout est magnétique, qu’il s’agisse des supports comme de la station de charge, rendant la manipulation de la caméra très rapide.
L’extrême compacité de cette caméra limite évidemment les interactions directes que l’on peut avoir avec elle. Il faudra se satisfaire d’une LED RGB et d’un unique bouton. Pas d’écran pour savoir ce qui se passe. Il faudra apprendre le « dialecte » utilisé par la LED :
| Couleur | Correspondance |
|---|---|
| Blanc | En attente |
| Blanc clignotant | Enregistrement en cours. La vitesse de clignotement de la LED indique le mode sélectionné |
| Rouge | Batterie faible ou charge en cours |
| Jaune | Température trop élevée |
| Bleu | Mémoire pleine ou mise à jour firmware |
Le bouton permet de déclencher 3 types de fonctionnalités, par simple, double ou triple pression. Tout cela est paramétrable via l’application mobile. Pour éviter les fausses manip’, il est possible de n’affecter aucune action sur le double et triple clic par exemple.
Logiciels
Deux logiciels sont disponibles et complémentaires pour tirer partie de l’Insta360 GO. Le premier est une application mobile, disponible sous Android et iOS, dédiée avant tout à la configuration de la caméra, mais permettant également d’extraire le contenu de la caméra et d’appliquer différents traitements lors d’une utilisation « nomade ».
Le second est une application pour PC ou Mac. Une fois la caméra connectée à l’ordinateur via sa base, elle apparaît comme une clé USB et on pourra copier les fichiers sur le PC. Si les vidéos au format « insv » sont lisibles directement via VLC par exemple, il est pratiquement indispensable de passer par l’application PC/Mac pour vraiment pouvoir les exploiter a leur plein potentiel (correction d’image, stabilisation etc.).
C’est une des particularités de la caméra : elle ne fournit que des fichiers bruts. Tous les traitements s’appliquent en post-production via l’une des 2 applications. Si cela implique donc quelques actions supplémentaires, ça laisse le choix à l’utilisateur de décider plus tard comment il souhaite exploiter sa vidéo (quel format, quelle stabilisation…).
Tant qu’on parle de logiciels, il faudra penser à installer le dernier firmware mis à disposition par Insta360. C’est le firmware d’avril qui donne accès à de nouvelles fonctionnalités qui vont nous intéresser en tant que pilotes FPV (durée d’enregistrement à 5 minutes et stabilisation FPV en particulier).
Les fonctionnalités
C’est ici que cette Insta360 GO est surprenante, elle est si petite et malgré tout si versatile ! Voici les principaux modes disponibles (et formats) :
- 16/9, 9/16, 1/1.
- Stabilisation FlowState : probablement la plus étonnante et originale ! La caméra reste lockée sur l’horizon et permet de nouvelles perspectives de vol à la 3ème personne (TPV/3PV) où le drone semble tourner autour de l’axe du Roll alors que la caméra paraît immobile.
- Stabilisation FPV : ajoutée récemment, c’est la stabilisation classique à laquelle nous sommes habitué avec l’hypersmooth des GoPro par exemple, la caméra suit les mouvements du drone.
- Ralentis.
- Timelapse : permet de filmer une scène avec un rendu accéléré (une image est capturée toutes les X secondes, X étant paramétrable dans l’application mobile).
- Hyperlapse : reprend le principe du timelapse, mais cette fois-ci avec du mouvement.
Tout ça dans un boitier étanche de seulement 18 grammes ! La stabilisation, basée sur un gyroscope 6 axes s’avère impressionnante. La vidéo en début d’article donne un aperçu des possibilités offertes par chacun de ces modes.
Elle est bien évidemment équipée d’un micro dont la qualité est très honorable.
Premières impressions sur l’Insta360 GO
On a pu jouer avec pendant une petite semaine, pour découvrir ce que cette Insta360 GO avait à proposer. Au menu, beaucoup de bonnes surprises mais aussi quelques déceptions.
De nouvelles possibilités
Une caméra stabilisée de moins de 20 grammes permet d’équiper des petits Toothpick/TinyWhoop là où l’on se satisfaisait de DVR peu exploitables. Sa taille et son poids sont ses principaux atouts. Combinés à un gyroscope permettant une stabilisation assez efficace, ça devient très intéressant.
En parlant de stabilisation, le FlowState est son second point fort. C’est différent de ce à quoi on est habitué et ça permet de voir des vols sous un nouvel angle : la caméra reste lockée sur l’horizon. Les gens qui ne sont pas dans le hobby ont souvent du mal à supporter les mouvements de nos quads FPV qui ont la fâcheuse tendance à avoir la tête en bas. Ces vols à la 3ème personne les rendent beaucoup agréables à regarder pour les non-initiés.
On approfondira ces 2 aspects dans un prochain article, en attendant, et en complément de la vidéo accompagnant cette première review, voici 2 vidéos :
- Flowstate en 5″ en TPV (Third Person View)
- FPV Mode sur un toothpick
Quid de la qualité ?
On ne va pas tourner autour du pot, elle n’arrive pas à la cheville d’une GoPro : elle est limitée à du full HD en 25 images par secondes, pas de mode « flat », etc. Il ne faut pas perdre de vue son poids ni sa vocation initiale : produire du contenu à destination des réseaux sociaux, essentiellement lu sur téléphone. La qualité reste donc très satisfaisante pour cette cible.
Sur grand écran, c’est tout à fait exploitable, mais il ne faut pas compter sortir de magnifiques edits. D’autres action cams plus classiques seront mieux adaptées.
J’ai aussi constater que la qualité du rendu s’améliorait considérablement en fonction des conditions d’éclairage, l’image est nettement plus flatteuse avec un beau ciel ensoleillé qu’avec un ciel gris. Et ce n’est pas qu’une impression : quand les conditions sont bonnes, le bitrate est 30~40% plus élevé.
Au delà de la qualité d’image, la qualité de fabrication est au rendez-vous. Qu’il s’agisse de la base, des accessoires ou de l’Insta360 GO en elle-même qui est enrobée d’un boitier transparent mais solide.
Peut-on lui faire confiance ?
Si je devais lui faire un seul reproche, ça serait bien celui-là. Je ne sais pas si notre modèle est particulièrement capricieux, mais j’ai constaté à de nombreuses reprises (environ une fois sur 2), que la caméra s’était arrêtée de filmer avant la fin du vol. En FPV, c’est important d’avoir du matériel auquel on peut se fier, c’est très énervant de constater à l’atterrissage que la belle ligne qu’on vient de faire n’a peut-être pas été enregistrée !
On n’utilisera pas l’Insta360 GO pour des tournages pro bien entendu, mais ça reste tout de même ennuyant. Elle ne semble pas chauffer outre mesure, surtout avec la ventilation de l’air, la fréquence des coupures n’est pas régulière non plus. J’ai même enregistrer 5 minutes d’affilée sans bouger. Pour le moment je n’ai pas d’explication, je vais continuer d’investiguer.
Et le prix ?
41%
Elle n’est pas donnée ! En France, à plus de 200€ le tarif est presque prohibitif. En Chine, on la trouve heureusement à des prix plus raisonnables. Elle est par exemple en promo à 147€ chez Banggood en ce moment.
En conclusion
Avec encore assez peu de recul, mon cœur balance : je suis à la fois conquis par les possibilités offertes et frustré par ces coupures intempestives d’enregistrement. On va continuer à l’utiliser pour se faire un avis plus définitif.
Quoiqu’il en soit, l’arrivée de caméras de cette taille avec ce niveau de fonctionnalités est très encourageant pour la suite.
On abordera dans un prochain article la mise en oeuvre de l’Insta360 GO dans notre hobby en zoomant sur le FlowState et la stabilisation FPV.
