Le FPV Racing est clairement une activité qui se pratique à plusieurs. Pour moi, la raison principale, hormis le fait que les courses se pratiquent généralement à plusieurs, est que tout seul on perd la plus grosse partie du fun. C’est un loisir de rencontre, de passion et de partage. WE are FPV a d’ailleurs vu le jour suite à la rencontre des cinq gugus de l’équipe (en savoir plus sur notre histoire).
Partant du même constat, Schnopfy a créé La Ferme FPV afin d’organiser des rencontres entre pilotes. Plusieurs fois par an, les pilotes motivés se rendent dans sa région afin de profiter d’un regroupement, partager une passion commune, faire la course, bref, prendre leurs pieds (respectifs).
Schnopfy à déjà pas mal communiqué sur le prochain rassemblement. Je vous invite à vous renseigner sur la page facebook de la Ferme FPV. Cependant, nous avions envie d’en savoir plus sur l’histoire de ce projet et ses initiateurs.
Tout naturellement, nous est donc venue l’envie de réaliser une interview du principal protagoniste, Schnopfy de la ferme FPV.
Comment a commencé l’aventure de la ferme FPV ?
Avant de répondre à cette question, je vais d’abord commencer par me présenter pour ceux qui ne me connaissent pas encore. Je m’appelle Anthony, alias Schnopfy. J’ai 33 ans et je suis pilote de FPV depuis maintenant deux ans environ. Je n’ai jamais fait de modélisme avant, hormis un an de voiture RC quant j’avais 15 ans. C’est, comme beaucoup de monde je pense, en voyant les premières vidéos d’Airgonnay que m’est venue l’envie de débuter l’aéromodélisme et le FPV en particulier.
Comme tout un chacun, j’ai commencé mes premiers vols dans mon coin. Alsacien d’origine, il était normal pour moi de commencer avec du matériel « made in Elsass » j’ai donc acheté la Zigogne V1. Je tiens d’ailleurs à remercier Alexandre Salem (FPV FLY) de m’avoir guidé lors de mes premiers vols. Très vite, aux premiers crashs de mon premier racer (la Zigogne V1), ont suivi les premiers soucis mécaniques. La nécessité de comprendre et d’échanger avec d’autres personnes est devenue incontournable. Je me suis donc inscrit sur plusieurs groupes Facebook où j’ai fait la connaissance d’autres pilotes dont la plupart sont devenus des amis. L’envie de rencontrer les pilotes avec qui je discutais sur la toile, de mettre des visages sur des pseudos et voler ensemble a été la suite logique de tout cela.
Cire, Schnopfy, Clement, Dom et Dalaï !
La FERME FPV a donc débuté ainsi, à la suite à d’une première rencontre avec d’autres pilotes dans le sud de la France (dont Clément Fouchard de System D et Cire Reimiug). Je me suis dit que je pourrais moi aussi organiser une session et mettre à disposition des pilotes que le souhaitent, le terrain de l’ancienne ferme ou je réside afin de voler ensemble. Nous nous sommes ainsi retrouvé à 4 pilotes pour la première session à la ferme : Dom Wilk, Cire Reimiug, Clément Fouchard et moi même… Le début d’une grande aventure !
On imagine que tu n’organises pas un tel événement seul, qui t’accompagne ?
Au début, lorsque nous n’étions que peu de pilotes, j’étais seul avec ma femme à organiser les rencontres. Mais plus le nombre de participants augmentait, plus le travail nécessaire à l’organisation devenait important. La constante évolution du matériel et mon manque de connaissances dans le domaine de l’aéromodélisme m’ont aussi poussé à m’entourer de personnes compétentes. Ainsi, j’ai demandé à plusieurs de mes amis de me soutenir dans cette aventure, chose qu’ils font depuis avec un grand plaisir. Je profite d’ailleurs de cette occasion pour les remercier et les citer : Dominique Wilk, vice-président ; Eric Guimier, trésorier et Jean-David BERGER secrétaire de l’association LA FERME FPV qui a vu le jour en fin d’année 2016. Le FPV est pour moi synonyme de partage et d’entre-aide. Je suis d’ailleurs toujours étonné de la convivialité et de la fraternité qui existe dans cette discipline qui a pourtant un esprit de compétition très fort.
La plus grosse galère qui t’es arrivée durant un rassemblement à la ferme PFV ?
Des galères il y en a eu pas mal ! De la perte de machine, aux problèmes de fréquences en passant par les casses en tout genre et la météo capricieuse. Mais c’est ça aussi le FPV… Je n’ai pas de grosse galère en tête en particulier mais plutôt le souvenir d’une grosse frayeur : lors d’une des rencontres les plus imposantes en terme de pilotes (nous étions environ 40), l’un des participants a perdu le contrôle de sa machine qui est venue se planter à quelques mètres de nous quasiment à pleine vitesse… Il y a eu un blanc pendant quelques secondes. Chacun des participants, et moi en particulier, a pris conscience à ce moment-là qu’un accident grave pouvait arriver n’importe quand et que l’esprit bon enfant qui règne lors de nos rencontres ne doit pas occulter la sécurité qu’impose la pratique du FPV racing. Depuis ce jour j’ai toujours à l’esprit que la sécurité des participants doit être assurée au mieux et qu’elle est non seulement l’affaire des organisateurs mais aussi celle des pilotes.
Quel est ton meilleur souvenir à la ferme ?
2016.
Mon meilleur souvenir à la Ferme FPV est sans aucun doute la session du 4 mars 2016. Nous étions 40 pilotes et malgré le froid et la neige qui nous a surpris pendant ce week-end (il y avait pourtant eu du soleil et des températures agréables tout l’hiver, notamment les semaines précédentes), je pense que tous les participants ont passé un superbe moment. Beaucoup ont dormi à la maison en toile de tente dans la grange, certains à l’hôtel mais tous ont su insuffler à cette rencontre une atmosphère vraiment particulière de franche camaraderie. L’équipe des hauts savoyards (représentée par Jean-Paul Coissard, Bewweb, et Hugo Madignier) n’est surement pas étrangère à cela. Car hormis leur bonne humeur, quelques liqueurs locales et de nombreux lots à distribuer aux participants, ils n’étaient pas venus les mains vides. En effet, nous avons également eu la chance de voir le Punish’air, crée par Aérotek, en avant première lors de cette session. De plus, c’est à ce moment là que j’ai eu l’occasion de rencontrer « le noyaux dur » du FPV racing français, en tout cas ceux qui n’était pas allés à Dubaï. Une session à marquer d’une pierre blanche, sans aucun doute !
Comment se sont passées les précédentes éditions ?
Comme je l’ai indiqué plus haut, je suis toujours surpris par la bonne ambiance et l’esprit bon enfant qui règne au sein de cette discipline qu’est le FPV. Je n’ai quasiment que de bons souvenirs et je ne regrette aucune des éditions passées. Chaque pilote qui est venu à la ferme est reparti content de son week-end, enfin j’aime à le penser, et il en est de même pour moi. Petites ou grosses sessions, ce fut à chaque fois le même plaisir, les mêmes parties de rigolades, de crashs et de tirage de bourre. Tout ce qu’on aime dans cette discipline !
Le côté compétition a-t-il pollué l’état d’esprit des participants ?
La compétition fait partie intégrante, selon moi, de la discipline : qui sera le plus rapide, qui aura la machine la plus performante, la plus légère… et c’est tant mieux. Cet esprit de compétition permet de toujours tirer le niveau des pilotes vers le haut. L’avantage du concept de LA FERME FPV est que tous les pilotes, débutants ou confirmés, peuvent venir se mesurer les uns aux autres. Tout ça dans un cadre agréable et adéquat à la pratique de notre passion, sans se préoccuper des contraintes que peuvent engendrer les grandes compétitions officielles. Je pense notamment aux phases éliminatoires qui mettent rapidement plusieurs pilotes, mêmes bons, sur la touche. Pour certains qui viennent de loin pour voler et participer, cela peut être la source d’une grande frustration. Ainsi, forts des expériences passées, nous allons privilégier pour nos futures courses un podium qui sera attribué en fonction des meilleurs temps sur l’ensemble des runs, sans phase de qualification. Ainsi, tous les pilotes pourront voler pendant l’ensemble du week-end et de maintenir cet esprit de compétition en mettant en valeur les meilleurs d’entre nous.
De quel matériel disposes-tu pour les rassemblements ?
J’ai eu la chance de me voir soutenir dans ma démarche par quasiment l’ensemble des shops français de FPV, et quelques shops étrangers également. Ils ont tous contribué à leur manière au succès de LA FERME FPV : envois de lots à distribuer aux participants, prêts de matériel lors des courses et rencontres, dons à l’association… Nous disposons par exemple de six gates fournies par StudioSport et d’un barnum qui à été financé en totalité par les pilotes de FPV en remerciement et en soutien à LA FERME FPV. Je tiens d’ailleurs à les remercier encore tous pour leur geste qui est la preuve que les personnes qui font vivre notre passion sont des gens bien qui ont du cœur. Je profite encore de cette occasion pour faire un appel aux sponsors pour cette saison 2017 qui s’annonce chargée et pleine de nouvelles rencontres. En effet, nous avons toujours besoin de lots à distribuer aux pilotes qui participent, et de matériel pour l’organisation des courses. Toute aide, même minime, sera appréciée. Merci encore a tous pour votre soutien, passé, présent et futur !
Le Tramp HV est obligatoire cette année, ne penses-tu pas que ça pourrait freiner quelques pilotes ?
Lorsque nous avons organisé des courses avec peu de participants (moins de 15 personnes) nous n’avions pas besoin d’imposer les VTX. Mais comme les pilotes qui viennent voler sont de plus en plus nombreux, nous avons décidé, au moins pour la prochaine rencontre « LA COLO » à Mars en Ardèche, d’imposer cet émetteur. En effet, malgré le fait que cela puisse rebuter certains pilotes, notamment ceux qui font peu de race et malgré son prix, c’est un énorme avantage pour les organisateurs et un gain de temps considérable pour les pilotes lors des courses. Plus de problèmes de branchements sauvages de LiPo, plus de problèmes d’attribution des fréquences grâce au Wand que nous aurons à disposition. Nombreux sont les organisateurs à avoir déjà adopté ce système d’organisation de course et tous en donnent de bons retours. Je précise que nous n’avons eu, pour le moment, aucun soutien de la part d’Immersion RC et que nous avons choisi le tramp uniquement en raison de ses capacités techniques en terme de gestion de course lorsqu’il y a un grand nombre de pilotes présents.
De la HD au programme ?
La HD a fait ses débuts en FPV l’année dernière. Tous les pilotes qui l’on déjà utilisé en font de bons retours. Mais son prix, pour le moment encore très prohibitif, nous empêche de nous équiper. Pourtant, je ne désespère pas de voir un jour un sponsor généreux nous équiper de ce système qui va forcément se démocratiser dans les années à venir…
Que conseilles-tu aux pilotes qui souhaiteraient participer ?
Je conseille simplement aux personnes qui souhaitent participer aux futurs événements de respecter ce qui fait le succès de LA FERME FPV : un esprit de camaraderie, de la bonne humeur, des échanges constructifs et respecter les consignes de sécurité. Cela sera profitable non seulement à nos événements mais également à la discipline en général.
Quelle place est laissée aux freestyle et freeride ?
Il est vrai que nous sommes une association essentiellement orientée vers l’organisation de courses. Néanmoins, beaucoup de pilotes se définissent également comme freestyler ou freerider. Nous essayons de contenter tout le monde. Les sessions de freestyle sont en général faites pendant les « temps morts » entre les courses ou si plusieurs pilotes décident de ne pas faire le parcours imposé lors d’un même départ. Nous avons ainsi eu l’occasion de voir différentes machines évoluer au gré des inspirations de leur pilote, que cela soit des hélicoptères, des multirotors ou des ailes volantes. Mais à mon avis, pour qu’une bonne session de freestyle et/ou du freeride ait lieu, un terrain propice, avec de nombreux obstacles naturels est essentiel et nous n’avons, pour le moment, pas encore eu l’occasion de trouver un tel spot de vol qui combine à la fois ces exigences et les infrastructures nécessaires à l’accueil des pilotes. Je profite une nouvelle fois de l’occasion que me procure cet article pour lancer un appel aux propriétaires de terrain et aux communes qui souhaiteraient organiser de tels événements de nous joindre afin de continuer à innover dans le domaine de l’organisation de vols en FPV.
As-tu des projets précis pour les mois à venir ?
Pour le moment, l’organisation de la prochaine rencontre « LA COLO » qui aura lieu du 28 avril au 1er Mai 2017 me prend beaucoup de mon temps. Mais je réfléchis déjà aux prochaines sessions et aux prochaines activités que nous pourrions proposer. J’aimerais beaucoup, en marge d’une course, organiser une conférence avec les pilotes participants, afin de communiquer en direct avec un public néophyte qui découvre en général le FPV sur internet ou à la TV. Ayant participé à la course du Planet en 2016 et suivi les autres courses officielles, comme celle des Champs Elysées et de Chartres, je me suis rendu compte que le public présent n’à pas forcément l’occasion de poser ses questions aux pilotes qui sont concentrés par la course…
D’une autre manière, nous réfléchissons avec les co-organisateurs de la prochaine rencontre pour proposer aux pilotes des activités différentes. A l’image de la découverte d’un observatoire astronomique ou de l’organisation de courses d’un nouveau genre comme par exemple une « death race » ou les machines les plus improbables viendraient se défier lors d’une course à mort… Ce ne sont encore que des pistes de réflexion, tant des choses restent encore à faire !
Comment vois-tu l’avenir de la discipline ?
Concernant le matériel, il est évident que les constructeurs et les fournisseurs proposerons de plus en plus de nouveautés et d’améliorations et je m’en réjouis. Matériaux plus légers et robustes, améliorations des performances des machines et de leurs composants, etc. Dans une vision plus globale, je pense que dans quelques années, une fois que les pouvoirs publics auront vraiment pris conscience du potentiel de notre discipline, elle se démocratisera de plus en plus. Un peu à l’image du football, chaque ville aura son club de multirotor, sont parcours attitré, ses champions locaux. Ce qui commence déjà à être peu à peu le cas. Et c’est tant mieux. Ma seule crainte est que l’argent dénature l’esprit de notre discipline. Un sport ou un loisir quel qu’il soit, commence vraiment à perdre son âme et sa nature lorsque de trop fortes sommes d’argent sont en jeux. L’appât du gain et la possibilité de vivre de sa passion risquent de modifier les comportements et cela serait vraiment dommage. La législation peut elle aussi se modifier et changer nos habitudes de vol. Elle a déjà commencé d’ailleurs. Je souhaite seulement que nos politiques fassent les bons choix et que la pratique de l’aéromodélisme puisse continuer en toute sérénité et de manière responsable. Mais je reste confiant. Le FPV à encore de très beaux jours devant lui, tant sur le plan amateur que professionnel.
Un sujet que tu aurais aimé aborder et qui ne l’a pas été ?
Non pas en particulier.
Un dernier mot pour nos lecteurs ?
Je tiens simplement à renouveler tout mes remerciements à toute la communauté du FPV, à tout les pilotes et sponsors qui nous soutiennent dans notre démarche. Plus qu’un simple loisir, la pratique de l’aéromodélisme a été pour moi l’occasion de rencontrer de nouvelles personnes, toutes plus sympathiques les unes que les autres. Enfin, et en guise de conclusion, je voudrais avoir une pensée pour toutes les femmes de pilotes, et en particulier la mienne, qui souvent, subissent notre loisir qui, il faut le dire, est très chronophage. Il faut parfois savoir poser nos lunettes de FPV, lever le nez de nos machines, sortir de nos ateliers et profiter des moments, souvent trop négligés, de bonheur que procure la vie de couple et la vie de famille. Je voudrais donc remercier ma femme pour son implication dans ma passion, sa patience et sa gentillesse envers toutes les personnes qui sont venus nous rendre visite lors des sessions organisées chez nous et lui dire a quel point je suis heureux qu’elle fasse partie de ma vie. Et à tous, je vous donne rendez-vous en avril prochain, pour la rencontre « LA COLO » à Mars en Ardèche. D’ici là, je vous souhaite de bons vols, peu de crashs et je vous dis à tout vite !
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