Il y a quelques acteurs dans le paysage du FPV qui font avancer les choses. Chacun à leur manière, ils apportent leurs pierres à l’édifice pour que notre passion acquière la place qu’elle mérite. Adrien Samon fait partie de ces gens qui, par passion, par envie, réalisent de grandes choses pour la communauté. L’observation de ce qui manque à notre sport l’a conduit à créer une plateforme, un écosystème, ChronoDrone. Grâce à cet outil, les courses sont plus simples à gérer, plus fun. ChronoDrone permet également au grand public d’avoir une image plus professionnelle de notre sport. Il nous paraissait intéressant de s’intéresser à Adrien, son parcours et son projet plus qu’à l’aspect technique des choses dans cette interview. Un grand merci à Adrien d’avoir joué le jeu et nous avoir accordé de son temps.
Présentation
Bonjour Adrien, peux-tu te présenter pour les gens qui ne te connaîtraient pas ?
Hello à tous, je m’appelle Adrien, 36 ans, père de deux adorables et turbulentes petites filles. Je viens du monde de la postproduction TV ou j’ai roulé ma bosse pendant presque 10 ans. Une tendance à l’embonpoint aussi… mais je m’égare un peu !
Chronodrone, la genèse
Où et quand as-tu croisé la route du FPV ?
J’ai commencé le modélisme assez tard, aux alentours de mes 30 ans lorsque l’on m’a offert à cette occasion une DX6 et un Trojan en mousse de chez Horizon Hobby. J’ai beaucoup hésité à la faire voler puis grâce à l’entraide des pilotes de Bagatelle je me suis lancé ! Très vite, je me suis intéressé au FPV avec les vidéos de la team Black Sheep qui tournaient sur la toile et je suis passé au FPV en aile volante avec le matos de l’époque. De fil en aiguille, je me suis monté des plateformes de long range (avec très peu de matériel légal dessus)… mais cela reste entre nous 😉
Puis, comme tout le monde, j’ai cédé au chant des hélices des quads.
Qu’est-ce que ChronoDrone ?
Chronodrone est, comme son nom l’indique, un système de chronométrage pour les courses de drone, regroupant des outils et des modules destinés à rendre les courses plus visuelles. Il utilise un système de transpondeur passif, facile à implémenter et précis à détecter.
Comment t’est venue l’idée de ChronoDrone et comment le projet a-t-il démarré ?
En fait j’ai été contacté, il y a un an et demi, par une de mes connaissances bossant dans l’événementiel (que je saoulais avec mes machines volantes lors de weekend entre amis) pour un consulting autour du drone. Puis, de fil en aiguille, j’ai réalisé plusieurs projets pour des marques voulant surfer sur la vague racing.
En est venue une question : et pour les temps ? Les affichages ? Il y a quoi ? Un tour d’horizon à ce moment là m’a fait répondre : Rien.
En est parti de la R&D pour un système qui serait inspiré de la course automobile et qui pourrait satisfaire les organisateurs et les pilotes.
Quelles sont les plus grosses difficultés que tu aies rencontré au démarrage du projet ?
Comme toute R&D, les multiples essais/échecs sont toujours durs, mais je dirais que ce qui a été le plus décevant ce sont les mauvaises rencontres ! Difficile de trouver des partenaires dignes de confiance du premier coup… Mais heureusement, le monde n’est pas peuplé que de ceux-là et j’ai reçu un appui de quelques pilotes que je ne pourrais jamais assez remercier (ils se reconnaîtront) !
Projet en cours
Où en est maintenant ChronoDrone ?
En constant développement ! Notre suite de chronométrage pro v1.0 est arrivée à maturité. Elle est prête pour son déploiement chez nos partenaires pour la mi-saison. La version club est donc notre prochaine étape, afin que le système dans une version plus accessible, puisse être acquis par des budgets plus modestes.
Sur quels événements ChronoDrone sera présent en 2017 ?
Cette année, Chronodrone est présent sur des événements européens (Malte récemment, Madrid prochainement…). Nous serons aussi à la COLO FPV, un événement plus cool qui nous permettra de tester de nouvelles bêtises auprès des pilotes, chose que l’on ne peut pas se permettre lors de courses importantes ou seuls les temps comptent.
Nous serons aussi au « racer 66 » à Argelès puis aux « ailes gauloises » et à la « Autant Race Trophy ». Et bien d’autres dates en cours d’étude.
Comment ChronoDrone est-il financé ?
C’est une chose bien difficile que le financement, nous avons simplement utilisé les canaux d’un financement classique.
ChronoDrone avait pour projet de faire plus que des courses en proposant un mode « fun entre potes ». Où en êtes-vous de ces projets ?
Plus que jamais d’actualité ! Mais une version correctement déboguée du Chrono était indispensable avant de commencer à s’amuser. Aujourd’hui, toute la partie Fun et spectacle est notre travail de tous les jours.
Projets à venir
Quels sont les projets pour les mois ou années à venir ?
Sortir des frontières de l’hexagone ! Un projet comme celui-là a vocation à être utilisé par le plus grand nombre.
Comment vois-tu l’avenir de notre discipline ?
C’est, je pense, dur d’imaginer le FPV racing dans 1 an. L’évolution exponentielle des technologies dans nos machines témoigne de l’engouement des gens pour la discipline : aucun quad de course ne vole aujourd’hui avec du matériel d’il y a 6 mois, et c’est très encourageant.
D’un autre côté, j’ai aussi peur que la discipline ne soit victime que d’un effet de mode et qu’une fois l’engouement des médias passé, elle redevienne une facette ultra spécialisée et technologique du modélisme. C’est donc à nous d’aller plus loin dans la popularisation du vol en immersion !
Un dernier mot pour nos lecteurs ?
Une réflexion me trotte ces temps-ci en scrutant le monde des courses de drone et leur développement… A regarder comment les gens agissent, on se croirait dans « Game of Drones »… Tous persuadés qu’il y a un trésor à se disputer quelque part et prêts à tout pour s’en emparer !
A ceux-là, je dis : soyez cool, réglos, communiquez et dites-vous les choses. Personne n’a besoin de marcher sur la tête des autres pour se faire sa place et enfin n’oubliez jamais : la vie est une fête (c’est quelqu’un qui a failli perdre la sienne beaucoup trop tôt et qui a lutté pour la garder qui vous le dit) !
Merci à Simon pour son engagement pour notre passion !
Vivement la colo, qu’on grille deux trois lipo en mode race version bonne franquette !
*Adrien pardon !