Pour les pilotes Freestyle, Freeride, Casual… l’univers de la course est souvent assez méconnu. Il a parfois une image élitiste, sérieuse et la pratique semble réservée un public ultrageek.
En fait, c’est tout le contraire : une expérience qui peut apporter beaucoup de choses à tous les types de pilotes. J’ai participé à ma première course virtuelle à l’occasion de la 4ème édition de la RRC organisée par Remi Remco sur Velocidrone. C’est donc un point de vue « débutant » que l’on partage ici.
Aperçu de la piste
Avant d’entrer en détails dans l’organisation et les retours, voici un aperçu du circuit, sans stress, puis un extrait du live de la dernière course de ma poule (les Rookie1 🤘) :
Organisation
Quand j’ai débarqué, j’étais complètement paumé, je n’avais aucune idée de comment les choses allaient se passer, heureusement mes petits camarades m’ont vite éclairé ! Voici les grands principes :
- Annonce de la RRC#4 par Remi sur Facebook, avec mise à disposition du circuit dans Velocidrone
- Pendant une semaine, on s’entraîne seuls (ou pas), en remontant nos meilleurs temps sur les serveurs Velocidrone, c’est la phase de « qualifications ». On contacte Remi en lui disant qu’on souhaite participer à la compétition en lui indiquant notre pseudo Velocidrone et notre pseudo Facebook
- Le niveau n’a aucune importance : on est réparti par poules à l’issue des qualifs : on se retrouve avec des pilotes d’un niveau similaire. Tout le monde est qualifié !
- À l’issue de la phase de qualifications, Remi communique la répartition des poules (15 poules de 5-6 pilotes chacune) et on crée des groupes Facebook/Messenger pour chaque poule afin de s’organiser (choix de la date de la finale en particulier)
- S’ouvre ensuite la semaine des finales : chaque soir, pendant une heure, une poule va jouer sa finale. Remi héberge la partie, diffuse un Live sur Facebook et est en communication vocale (voire vidéo) Messenger avec les pilotes de la poule
- Après quelques tours de chauffe, la finale démarre : 10 manches s’enchaînent, et Remi compte les points (1er => 6 pts, 2ème => 5 pts… 6ème => 1 pt). Le gagnant est celui qui a le plus de points à la fin de ces 10 courses
- Il y a des lots à gagner, accessibles à tous : il suffit de faire le bon pronostic sur le classement final d’une poule
- La partie course, c’est que pour le fun !
- Tout cela est gratuit, il suffit d’avoir Velocidrone et une radiocommande pour participer (et Facebook pour la communication, le suivi et l’organisation)
Les réglages ?
J’ai commencé la phase de qualifs avec ma configuration de Freestyle, et je me suis rapidement retrouvé à plafonner à cause de mon tilt de caméra de 25°. Pour accélérer fort, il faut « pitcher » et donc incliner beaucoup plus sa caméra. Idéalement, on utilisera un drone orienté « course ». Une fois encore, Remi m’a partagé une configuration « type » qui m’a accompagné au long de cette compétition. Je vous partage ces réglages en images (modèle du quad : Mode 2 Ghost) :
L’adaptation à un tilt élevé (50°) est très perturbante au début pour un Freestyler/Freerider. Pas de panique, on s’y habitue vite après quelques sessions. Les pilotes de race ont aussi des rates généralement moins élevés que les freestylers. J’ai fait le choix (discutable) de conserver mes rates de Freestyle, même s’ils sont assez forts en fin de sticks (1000°), les premiers 75% sont assez doux et ça ne m’a pas posé de problème particulier.
Au-delà de ça, quelques petites subtilités pour se faciliter la vie :
- Désactiver les trainées des quads (pour une meilleure visibilité en course avec d’autres pilotes)
- Désactiver les collisions dans les airs avec les autres quads
- Activer l’indication des gates (« Gate Navigation »)
Les conseils pour s’améliorer
On trouve facilement de nombreux tutos de Freestyle, pour la course, c’est beaucoup plus rare. Voilà ce que j’ai retenu de ces 2 premières semaines de race :
- Tout est dans les trajectoires, elles doivent être le plus serrées possible
- Il faut s’appliquer à être propre et avoir une gestion des gaz fluide et adaptée : arriver trop vite dans un virage provoquera un débordement qui fera perdre plusieurs secondes ! Prendre trop de hauteur obligera à ralentir de manière démesurée.
- « Pour aller vite, ralentir ». Ca semble être un grand classique quand on débute : on veut aller trop vite, et on perd finalement beaucoup de temps. Entre le début et la fin de cette première expérience, j’ai gagné plus de 10 secondes par tour en apprenant à adapter ma vitesse. C’est plus facile à dire qu’à faire !
- Try hard : pas de secret, il faut pratiquer pour progresser
- Conseil de LucasBOTT : s’entrainer sur des nouveaux circuits de Velocidrone en utilisant le mode « Nemesis » pour voir les trajectoires prises par les meilleurs pilotes
- La stratégie : il faut savoir quand prendre des risques et au contraire, quand il ne faut pas en prendre inutilement
Comme souvent dans une nouvelle discipline, on progresse rapidement et c’est motivant. Passé la phase d’apprentissage du track, sur ces 2 semaines je suis passé de 120 secondes aux environs de 90 secondes pour la course. Avec des petits paliers où on a l’impression d’être bloqué, puis on capte un nouveau truc et on gratte à nouveau 10 secondes. Ces 2 semaines à raison de 30-60 minutes de pratique par jour ont été ce qu’il fallait pour commencer à comprendre les grands principes et prendre de bonnes habitudes.
Je suis admiratif des gros pilotes qui tournent plus de 50% plus vite ! On voit qu’il y a matière à beaucoup progresser ! Voici la finale de la poule « Légendes » :
La gestion du stress
Là aussi, c’était un des apprentissages de cette première expérience, même si j’avais été prévenu par mes camarades de poule. Quand on s’entraine, on est tranquille, en cas de crash, on reprend à 0.
En compétition, tout change ! On est plus tout seul, on est regardé, on entend les commentaires, la pression monte, et un crash a un impact direct sur le classement. LucasBOTT (1er de la poule Elite, bravo !) me disait d’ailleurs que la gestion du stress était au moins aussi importante que le matos et le pilotage. La tremblote qu’on a tous connue lors de nos premiers vols en FPV fait son retour ! Et je tournais 3-4 secondes moins vite en compétition que lors de mes entrainements.
Durant les 2-3 premiers jours, j’avais même les mains qui tétanisaient à la fin des 3 tours : plus on avance dans une course, plus la crainte du crash augmente. Rapidement, avec la pratique, on apprend à adapter son rythme, se détendre et ça va tout seul, ou presque ! On peut ensuite se concentrer sur ses trajectoires et augmenter progressivement la vitesse.
L’ambiance
Autre belle découverte, c’est l’excellente ambiance qui règne dans l’univers de la race. La compétitivité est là, mais elle est saine pour une raison très simple : le seul juge, c’est le chrono. Aucun autre argument n’entre en ligne de compte, et ça évite sans doute bien des dramas comme on en connait parfois dans d’autres disciplines. L’entraide est aussi omniprésente, tant pour les conseils que pour le matériel lors des courses IRL. Compétitivité ne rime pas avec animosité, bien au contraire, c’est fédérateur et motivant.
Et puis c’est fun, on rigole et on passe un très bon moment : je ne connaissais personne dans ma poule et pourtant c’était décontracté et cool dès les premiers échanges !
Une opportunité d’améliorer son pilotage
C’est ça qui m’a conduit à mettre un premier pied dans cette petite aventure : progresser en Freestyle. Comme c’est souvent le cas en Free, j’étais dans une phase de « stagnation », l’hiver et le confinement n’aidant pas vraiment. La pratique de la race permet de se focaliser sur des choses qu’on laisse souvent de côté en Freestyle ou même en Freeride :
- Le travail des belles trajectoires
- La précision : on a l’habitude d’improviser, avec relativement peu de contraintes. Se voir imposer des trajectoires et des obstacles en essayant de les gérer de manière optimisée est un excellent exercice
- La gestion des gaz : il faut être le plus fluide possible, bien doser les gaz pour se rattraper proprement et sans les surdoser pour ne pas trop « glisser » dans les virages. On apprend aussi à garder plus intensément les gaz la tête en bas, comme dirait LucasBOTT « après un peu de race tu ne feras plus tes powerloops de la même façon »
- La symétrie des mouvements : qu’on préfère tourner à droite ou à gauche, il faut suivre le circuit, ça force à se défaire de ses mauvaises habitudes, sans même qu’on s’en rende compte
- La gestion du stress : après la montée d’adrénaline d’une course, le Free devient encore plus relaxant et on gère un peu mieux les moments tendus
Conclusion
Cette première expérience a été beaucoup plus riche que je ne l’imaginais. L’univers de la race est ouvert à tout le monde, peu importe l’âge, le niveau ou le style de pilotage. On y croise plein de pilotes cool, on progresse dans une ambiance de « jeu ». Je ne compte pas me lancer dans la course IRL, je n’en ai ni le temps ni les finances, mais l’approche simulateur permet de s’affranchir de ces contraintes et j’ai hâte de voir une nouvelle édition de ce RRC !
On remercie une nouvelle fois Remi Remco : organiser de tels événements, sur son temps personnel, c’est vraiment quelque chose d’énorme. Vous pourrez retrouver l’ensemble des Lives sur sa page Facebook.
En espérant que cet article aura un peu démystifier cet univers de la race et vous aura donné envie d’y jeter un œil ! N’hésitez pas à partager vos retours, avis et conseils sur le forum et dans les commentaires.