Tuning : quand RIEN ne va ! 1/3 (ADC04)

On a attaque une nouvelle trilogie dédiée au tuning ! Au fil des épisodes, on cherchera à comprendre quels aspects font qu’un tune est vraiment bon et on évoquera aussi la place des presets dans tout ça. Après avoir fait le tour des préparatifs et revu quelques bases, on expérimentera pour maximiser les performances de notre machine en décortiquant des blackboxes pour identifier les meilleurs leviers d’optimisation. On ira aussi loin que possible. Dans un 3ème temps, on abordera les aspects plus subjectifs et spécifiques d’un tune, comme le « feeling« , les usages et autres contraintes matérielles.

La vidéo

Présentation de la trilogie

Des tutos sur le tuning, on en a déjà pas mal sur la chaîne, et ils sont toujours d’actualité : 

Le but n’est évidemment pas de refaire la même chose. L’approche de ces 3 nouveaux épisodes sera différente

Preset et objectif du tuning

Faut-il opter pour un preset ou pour un tune spécifique pour optimiser nos machines ? Si vous êtes ici, vous avez probablement déjà la réponse. On va quand même passer rapidement en revue les avantages et inconvénients des 2 approches.

Avantages des presets

Betaflight permet d’avoir des presets pour plein d’autres aspects (LEDs, VTX, rates, OSD etc…). On ne s’intéresse ici qu’aux presets concernant le tune.

BF Presets

Le preset, à plus forte raison s’il est intégré dans Betaflight, va être très facile à appliquer, il ne suffira que de quelques clics de souris. En général, un preset fera nettement mieux que les réglages stocks de Betaflight, surtout s’il est optimisé pour votre frame.

L’intérêt premier des presets est donc d’aider les pilotes débutants ou qui ne se sentent pas à l’aise avec le tuning de leur machine à obtenir un tune plus performant.

Inconvénients des presets

Mais il y a évidemment aussi des inconvénients

Attention, nous ne voulons surtout pas diaboliser les presets ! Ils ne sont pas optimaux pour votre machine, mais ils conviennent à énormément de pilotes qui ne veulent pas se casser la tête et fourniront souvent un rapport effort/résultat satisfaisant.

Avantages du tune spécifique

Tuner soi-même sa machine répond donc à toutes ces problématiques : vous comprenez ce que vous faites, vous adaptez le tune à vos besoins, à votre machine et à vos préférences en termes de feeling. Évidemment, c’est plus compliqué que d’appliquer simplement un preset. Mais en suivant quelques tutos, c’est loin d’être aussi difficile qu’on ne le pense. Avec un peu d’expérience, il suffit de quelques minutes pour avoir un quad qui se comporte vraiment très bien !

Définition d’un bon tune

A quoi sert le tuning ? Qu’est-ce qu’un bon tune ? C’est une question qu’on se reposera au fil de ces 3 épisodes. On verra qu’il y a différentes façons d’y répondre.

Pour le moment, on se contentera de dire qu’un bon tune fera en sorte que notre drone fasse correctement ce qu’on lui demande via nos sticks. On détaillera, puis on nuancera cette première définition dans les 2 prochains articles.

Une session tuning où rien ne se passe comme prévu

Pour plus de détails, on vous invite à regarder la vidéo. Pour résumer, lors d’une session tuning avec Matthieu (non, pas Motard Geek) qui n’aurait dû durer que quelques minutes, nous avons rencontré de nombreux obstacles :

Cette expérience nous apporte quelques premiers enseignements :

Les contrôles pré-tuning

Ce n’est pas obligatoire, mais tant qu’à faire, autant mettre à jour tous les firmwares. Pour profiter des dernières améliorations et corrections de bugs. Si vous êtes frileux, n’hésitez pas à laisser couler quelques semaines après la sortie de la dernière version d’un firmware avant de l’installer. Histoire que les éventuels bugs majeurs aient été identifiés et corrigés.

Le lien radio

Les ESCs

Betaflight

Concernant le Ralenti Dynamique (et ici), on y reviendra plus en détail dans les prochains articles. Retenez simplement qu’il va remplacer le ralenti moteur qui se trouvait dans l’onglet « Moteurs » (anciennement DShot Idle).

Ca correspond à la vitesse minimale des moteurs quand les gaz sont à 0. Le problème de l’ancien ralenti moteur, c’est qu’il varie en permanence pendant le vol. Avec le Dynamic Idle, le firmware connaît la vitesse de rotation réelle des moteurs (grâce au Dshot Bidirectionnel). Il peut ainsi garantir que la vitesse du ralenti est en permanence respectée. Ce qui donne un comportement plus consistant et prévisible à votre machine.

Vérifications matérielles

Quand tout est en ordre côté logiciels, on passe au contrôle du matériel pour mettre toutes les chances de notre côté !

1er vol de diagnostics : état de santé du quad

Une fois que tout est d’équerre, on peut faire un premier vol de quelques dizaines de secondes pour valider l’état de santé de la machine.

On fait comme d’habitude : 2-3 rolls et flips très rapides, au moins un full gaz de 1 ou 2 secondes, on enchaîne avec quelques split-s. C’est l’affaire de 30 à 40 secondes et ça nous fournira suffisamment d’informations.

Et c’est là que seule la Blackbox vous apportera une réponse claire et précise. Pour chaque axe, on va utiliser l’analyseur de données pour visualiser la répartition des vibrations sur le signal gyro non-filtré de chaque axe.

Si vous n’êtes pas à l’aise avec la Blackbox, n’hésitez pas à aller voir notre guide complet. Vous y trouverez notamment l’espace de travail que j’utilise.

Si le quad est sain, vous devriez voir un bruit normal et dégressif entre 0 et 50 Hz. Ce sont les mouvement réels et désirés du quad. Entre 50 et 150 Hz, ça devrait être aussi plat que possible, proche de 0. C’est cette zone qui est critique. Au-delà, vous pourriez avoir un ou 2 pics, ce n’est pas forcément problématique.

Vérifiez également qu’après filtrage, les éventuels pics disparaissent sur tous les axes.

Si c’est le cas, vous êtes prêt à tuner votre machine ! Sinon, il va falloir essayer de trouver la cause du problème.

L’importance de la Blackbox

On insiste un peu, mais la Blackbox est un outil surpuissant, on vous encourage à vous y intéresser. Surtout que pour les contrôles de base, il n’y a que très peu de choses à savoir, comme on vient de le voir.

Autant régler les PID au feeling, ça se fait assez facilement. Autant pour le filtrage, vous ne ferez que des approximations pifométriques en vous basant sur le son et la chaleur des moteurs. Mais personne n’est capable d’identifier, par exemple, un pic de vibration à 180Hz et un autre à 450 Hz, juste au feeling.

Optimiser le filtrage d’une machine sans Blackbox, ça revient à tuner à l’aveugle, on tâtonne, on sur-filtre, alors qu’on pourrait avoir des réponses ultra précises en quelques secondes !

Conclusion

Pas de tuning dans ce premier article… dédié au tuning. On a quand même expliqué l’intérêt d’un tune custom par rapport à des presets, c’était aussi l’occasion de mettre en avant l’importance de la préparation et rappeler que le concept de “machine saine”, ce n’est pas juste des paroles en l’air.

C’était aussi intéressant de montrer que parfois les choses ne se passent pas comme prévu. Il faut juste être méthodique et chercher les causes du problème avant de reprendre le tuning dans de bonnes conditions.

Dans le prochain épisode, on partira à la chasse du “tune parfait”, du moins en théorie. Dans le 3ème épisode, on revient vers la pratique, en se posant les questions liées aux usages, aux habitudes et aux préférences de chacun.

Et comme vous le verrez, il est important de ne pas opposer la théorie et la pratique, les 2 sont complémentaires.

Ce n’est pas parce qu’un pilote est calé sur la théorie et la technique qu’il doit ignorer l’importance du “feeling”, ni même d’autres paramètres spécifiques à sa machine ou à sa pratique. Et bien sûr inversement, ce n’est pas parce qu’un pilote expérimenté n’est pas à l’aise avec la théorie ou la blackbox qu’il doit dénigrer leur importance.

Tout est complètement lié. Et c’est d’ailleurs là le but de la série Au Coeur du Drone : vous donner les clés de cette compréhension.

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