AI Drone Simulator, le nouveau simulateur frenchy

AI Drone Simulator, un nouveau simulateur de drone FPV sort demain, jeudi 27 mai. Que vaut-il face aux leaders Liftoff et Velocidrone ? Est-ce qu’il est fait pour vous ? On essaie de répondre à ces questions avec quelques astuces en bonus pour en profiter au mieux.

Carte "Far West"
Carte « Far West »

Cocorico !

Ca fait toujours plaisir de voir des choses créées par des français pour notre hobby, que ça soit du matériel ou comme ici, du logiciel. Pendant la phase de béta, nous avons pu beaucoup échanger avec Thierry (le développeur), très sympa et vraiment à l’écoute de nos retours : à plusieurs reprises, nos remontées étaient intégrées dans une mise à jour le soir-même ou le lendemain !

Il a travaillé pendant 2 ans sur AI Drone Simulator, et cette réactivité nous laisse penser que ce simulateur verra de nombreuses évolutions.

Carte « Usine de camions »

Notre vidéo sur AI Drone Simulator

Fiche de présentation

Cet article se base essentiellement sur la version 0.98 du simulateur, rendue disponible le week-end précédent la sortie officielle. Il est possible que certains détails mineurs évoluent dans les jours à venir.

Interface et ergonomie

Ecran d’accueil

L’interface est assez basique, mais parfaitement fonctionnelle et permet beaucoup de choses facilement. Au-delà des considérations classiques autour de la configuration de l’affichage, ou du calibrage de la manette/radio, 2 concepts sont au cœur de la simulation :

Les 2 premiers menus concernent les modèles : le premier permettra de sélectionner un modèle actif et d’importer un nouveau quad. Le second permet de configurer de manière plus fine le comportement du modèle actif (sélectionné dans le menu précédent). Ce fonctionnement n’est pas totalement intuitif et sera probablement revu dans une prochaine mise à jour.

Pour les profils, tout se passe dans le même menu, c’est plus naturel. Quand on lance une simulation, cela se fait avec le modèle et le profil actifs. La plupart des paramètres sont modifiables en live, sans devoir revenir au menu principal. A noter que AI Drone Simulator gère la plupart des systèmes de rates (Betaflight, KISS, RaceFlight ainsi que les Actual et Quick Rates).

Choix du type de rates

En survolant la plupart des options des menus, des bulles d’aide très instructives s’affichent, elles vous aideront à comprendre le rôle de chaque paramètre.

Aide embarquée très complète

Pour la radio, la configuration est simple. Le simulateur fonctionne avec les manettes de jeu reconnues par Windows, mais surtout, il supporte la plupart de nos radios : on a pu le tester avec des radios OpenTX (Tango 2, X-Lite et Horus X10S Express via câble USB) et via une émulation de contrôleur de jeu par Betaflight. Il est également compatible avec le dongle FrSky XSR-SIM. On peut supposer que les radios DJI sont supportées, mais Thierry n’a pas eu l’opportunité de tester.

Côté musique, une petite playlist de qualité accompagne le jeu.

Petite subtilité : il est possible d’activer l’armement du quad pour plus de réalisme, et de le lier à un interrupteur de la radio. Ce « binding » se fait dans le menu « Raccourcis Clavier ». Pour le moment, c’est la seule action que l’on peut associer à un bouton de la radio, mais l’ajout du « turtle mode » (ou déblocage avec le bouton « R ») via un switch de la radio est déjà au programme pour une prochaine mise à jour.

La physique

Création/importation d’un nouveau modèle ainsi que son profil

La création d’un nouveau modèle de drone passe par l’importation d’un fichier de blackbox, l’opération dure entre 1 et 5 minutes. Le but étant de retrouver dans le simulateur un comportement proche de votre quad. Lors de l’importation d’une blackbox, vos rates sont également récupérés (si l’import du profil est sélectionné). C’est le premier simulateur qui propose ce type de fonctionnalité et Thierry a passé beaucoup de temps à implémenter un algorithme de « model fitting » efficace.

Pas de panique si vous n’avez pas de blackbox sous la main, un modèle par défaut est déjà préchargé.

Carte « Port Médiéval »

J’ai obtenu des résultats très corrects après avoir importé des fichiers de blackbox, mais ça reste un point de départ. Pour obtenir le meilleur comportement possible, il faudra retravailler le modèle à la main. C’est l’un des points fort de AI Drone Simulator, à l’instar de Velocidrone le comportement du drone et la physique peuvent être ajustés de manière très précise. Ce qui m’a demandé le plus de correction c’est la gestion du drone dans le bas des gaz, il était un peu difficile à contrôler dans les espaces étriqués comme l’intérieur des bâtiments. Il y a eu plusieurs améliorations au fil de nos tests et des versions. C’est vraiment pas mal par défaut maintenant, mais si vous êtes dans la même situation, voici quelques conseils :

Ajustement d’un modèle

Même si cela est possible, il est recommandé de ne pas modifier la valeur de la gravité.

En plus du modèle par défaut, vous pouvez récupérer notre modèle « WE are FPV 5″ » en cliquant ici (clic droit, enregistrer sous). La procédure d’ajout de modèles est décrite en fin d’article. On recommande, avec ce modèle, de mettre l’expo des gaz à 0 dans votre profil actif.

A noter que vous ne retrouverez pas la notion de PIDs telle qu’on la connait pour nos quads ou sur certains simulateurs. Les PIDs permettent d’aider le contrôleur de vol à s’adapter à la machine physique dans laquelle il est installé, pour qu’il fasse son travail le mieux possible. Dans une simulation, ce n’est pas utile, sauf si on a besoin d’émuler un mauvais comportement du quad, avec du rebond ou un manque de réactivité. Ce qui reste possible sur AI Drone Simulator avec les 2 « curseurs de PIDs ». Les modèles sont évidement régis par des paramètres, mais les classiques P, I et D ne sont pas disponibles depuis l’interface.

L’approche retenue par ce simulateur est plutôt de créer un modèle virtuel aussi réaliste que possible, en se basant sur l’analyse d’une black box puis l’ajustement de paramètres liés à la physique (trainée, portance, réactivité…). Ce n’est donc pas avec AI Drone Sim que vous pourrez vous entrainer à régler les PIDs d’un drone, mais rien ne vaut le terrain pour cet exercice de toute façon.

Les graphismes

On ne va pas y aller par 4 chemins, c’est probablement le plus beau simulateur sur le marché, l’Unreal Engine fait des miracles et tourne très bien sans avoir une machine de compétition. Seul DCL est comparable graphiquement, mais la physique ne nous avait pas convaincu.

Carte « Cité Balnéaire »

Selon votre configuration, le simulateur permet d’ajuster très facilement les différentes options graphiques pour le faire tourner dans les meilleures conditions. A titre d’information, sur une Geforce GTX 1660 Ti ou une GTX 1060, le jeu tourne avec toutes les options au max en bloquant les FPS à 60.

Lors de la configuration graphique du simulateur, n’hésitez pas à afficher les FPS en appuyant sur la touche « F ». Vous pouvez ensuite ajuster les paramètres en live pendant une partie. Si vous avez l’impression que le simulateur saccade malgré un niveau de FPS correct, il y a fort à parier que la solution consiste à activer la synchronisation verticale et/ou bloquer les FPS à 60. Sur mon PC, cette modification a tout changé et m’a permis de faire tourner le jeu de manière fluide avec toutes les options au maximum.

Autre point très important : le format de la caméra. Cette option est disponible dans le profil sélectionné, et par défaut, elle est positionnée à « Ajuster à l’écran ». Le format de la caméra dépendra donc de la résolution de votre écran. Passer ce paramètre à « 4/3 » a été une énorme amélioration : moins de déformation, meilleur FOV. Et ça correspond aussi au format avec lequel j’ai l’habitude de voler. Thierry a développé AI Drone Simulator en le testant en 4/3 la plupart du temps.

Le FOV est également ajustable, plus il sera élevé et plus les déformations sur l’image seront visibles, à vous de trouver le bon compromis. Nous l’avons positionné à 120°.

La gestion de l’exposition est un sujet délicat : nos drones étant très réactifs et on se retrouve avec des changements rapides d’exposition selon l’orientation du quad vers le ciel/soleil ou le sol, un peu comme le ferait une GoPro en mode Expo Auto. Thierry a essayé de trouver le meilleur compromis et dans les dernières versions du simulateur, ces variations d’exposition, bien que toujours présentes, ne sont plus gênantes.

Saloon de la Carte « Far West »

Les maps

Un point crucial qui fait la qualité d’un simulateur, ce sont ses maps. Et là aussi, AI Drone Simulator fait très fort : aucun autre simulateur ne rivalise, à part le mode FPV de GTA.

Carte « Parc FPV »

Certaines maps sont tout simplement sublimes (Usine de camion, Far West, Dépôt ferroviaire, Port médiéval…), mais elles sont aussi immenses. Bonus : certaines bénéficient même d’un « sound design » travaillé. On pourra trouver des environnements dédiés à l’entrainement pour tout type de pratique :

Carte « Montagne Hivernale »

Tout ce qui manque, c’est un parking sous-terrain pour s’entrainer à la gestion des gaz, mais les cales du bateau au large de la « Ville balnéaire » peuvent faire l’affaire (entre autres).

Certains fichiers du jeu laissent penser à l’intégration d’easter eggs au sein des différentes maps, il y a déjà quelques clins d’œil et d’autres seront ajoutés par la suite

Carte « Petit appart » orientée TinyWhoop

Nous n’avons pas pu tester pleinement la map dédiée au TinyWhoop : aucun de mes Tiny de dispose d’une blackbox. J’ai essayé de modifier un de mes modèles pour en faire un Tiny, mais ce n’est pas parfait. Thierry prévoit d’ajouter un modèle de Tiny par défaut dans le simu dans une prochaine mise à jour. Rien de dramatique, en général, quand je veux faire du Tiny, j’en fait en vrai, plutôt que sur simulateur.

Carte »Petit appart » orientée TinyWhoop

La course

AI Drone Simulator propose également un mode « race », avec des circuits sur toutes les maps. Ca reste assez basique, mais le minimum est là pour s’entrainer. Une fois qu’une course est terminée, le meilleur temps est sauvegardé et aux essais suivants, vous pourrez batailler avec votre fantôme.

Je ne suis pas un habitué de la course, mais sur certains circuits, j’ai eu du mal à bien identifier le parcours (une flèche indique la direction et la distance de la prochaine porte).

Point important, AI Drone Simulator ne propose pas de mode multi-joueurs et ce n’est pas quelque chose de prévu à court terme.

A noter que l’on dispose également d’un éditeur de circuit, on y accède depuis l’écran de sélection de la map. Très clairement, ce simulateur ne vient pas marcher sur les platebandes de Velocidrone en ce qui concerne la course, et ce n’est pas son objectif.

Les astuces

Récapitulatif de conseils pouvant s’avérer utiles :

Conclusion

AI Drone Simulator est une très bonne surprise : des idées originales, des maps superbes et variées, une physique complètement paramétrable et relativement réaliste… Thierry nous propose un vrai simulateur de qualité.

Il ne remplacera pas Velocidrone pour la course, et en dehors du mode multi-joueurs, qui peut être indispensable pour certains, je le trouve bien plus intéressant que Liftoff.

Il y aura 10% de réduction la semaine de la sortie, mais dans l’absolu, 25€, c’est le prix d’un bon moteur ! Et on ne répètera jamais assez combien un simulateur est utile. Pour rappel, sur Steam, vous disposez de 14 jours pour vous faire rembourser un jeu auquel vous avez joué moins de 2 heures : un moyen simple de le tester sans prendre de risque (le temps de jeu est indiqué dans la bibliothèque Steam).

On ne peut que souhaiter un bel avenir à AI Drone Simulator en remerciant une nouvelle fois Thierry pour tout le travail accompli.

N’hésitez pas à venir en discuter sur le forum, un topic lui est consacré.

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